La Chose (partie 3)

Votre éducation a commencé ?!

Où, quoi, comment, jusque où, pourquoi, mais surtout pourquoi tout cela l’excitait autant ! - C’est clair que ce n’était pas sa vie de chef de projet dans une petite agence de marketing digitale qui lui réservait beaucoup d’excitation… Ah si, peut-être quand on était passé de Tasseo© à Nespresso, sourit-elle. Trouvant légèrement pitoyable que le sommet du kiff professionnel fût devenu le choix d’une capsule en alu d’un de ses 6 cafés quotidien. Une de ces machines à café faite d’un plastique grand luxe que seul un acteur sexy pouvait mettre au même niveau que du Chanel©

Votre éducation a commencé…

Argh !!! Mais c’est qui ce con, pour qui se prend-il et pire pour qui la prenait-elle ? Une pute ? Une fille facile ? Et allait-il la prendre ? Et comment ? Non parce-que… c’est tout de même ce à quoi elle avait rêvé chaque nuit de la semaine qui la séparait de cette soirée…

Elle se serait baffée, mais elle avait tellement de peine à ne pas repenser à ses mains entre ses cuisses, incapable de se concentrer sur quoi que ce soit. Se touchant dès qu’elle le pouvait en repensant à son assaut et espérant qu’il fut à ses côtés, imaginant son corps, ses doigts, ses fesses, sa bite et la chaleur de son poids contre elle et ce alors qu’elle ne savait rien de lui…

Ces songes avaient été d’une terrible efficacité durant les 7 jours qui s’étaient passés depuis leur dernière rencontre, lors de ces petits moments durant lesquels on fait l’amour à une des personnes que l’on aime le plus au monde.

Elle rageait de minauder comme une adolescente face à ses premiers émois, rageant à s’en mettre des coups et pourtant rien n’y faisait. Elle ne cessait de se répéter cette phrase… Votre éducation a commencé… et se remémorant l’odeur qui la suivait partout… Celle d’un bonbon que l’on veut prendre honteusement à pleine bouche afin de le sucer jusqu’à ce qu’il disparaisse dans un jus sucré.

C’est noyée, sous tous ces songes interrogatifs, essayant de se détendre dans un bain bouillant aux effluves de lavande, un verre de bordeaux dans une main et une clope se consumant en répandant une fumée bleutée dans l’autre, qu’elle se torturait les méninges afin de répondre à des maux dont elle ne savait rien et ce avec des mots dont elle ignorait encore tout.

À chaque fois qu’elle reformulait cette phrase laconique. Une multitude de questions fusait en elle… Qui… Qui était-il, d’où venait-il, comment s’appelait-il ? Quoi… Qu’entendait-il par là, où voulait-il en venir, à quoi devait-elle s’attendre, jusqu’où était-elle prête à aller ?

Comment… Comment… Comment savoir si tout ceci n’allait simplement la dépasser ? Comment être sûre de garder le contrôle de la situation et l’avait-elle ne serait-ce que déjà eu ?

Elle n’avait qu’à attendre, c’était même peut-être cela le pire… toutes ces questions trouveraient bien une réponse… Ils avaient rendez-vous… Il lui avait donné une carte avec un lieu, une tenue et une date…

Ce soir !